- KIOSQUE
- KIOSQUEKIOSQUEOn désigne par ce mot d’origine persane un pavillon de construction légère élevé dans un jardin. De plan carré, ouvert sur les côtés par de grandes baies, il se rattache au temple du feu perse. Après l’implantation de l’islam en Orient, le côté dirigé vers La Mecque est muré. Ce type d’oratoire fort simple sera d’abord isolé puis absorbé dans un plan général plus vaste où le kiosque ne sera plus qu’un espace carré surmonté d’une coupole devant le mih リ b: ce sera la mosquée-kiosque. Les miniatures du XIVe siècle montrent un édicule constitué par des colonnes fines en bois supportant un toit léger sur plan polygonal. Parmi les kiosques les plus remarquables existant de nos jours, il faut noter à Istanbul ceux du palais de Topkapi, dont le Tchimili Kösk, élevé en 1466. En Asie centrale à l’époque préislamique et aux premiers siècles de l’Islam, le kiosque est une résidence fortifiée de propriétaire foncier noble. Les résidences des califes situées hors des villes (en arabe djawsaq ) portent aussi ce nom.• 1654; chiosque 1608; turc kösk « pavillon de jardin »1 ♦ Pavillon de jardin ouvert de tous côtés, en Turquie et au Moyen-Orient. Par ext. Pavillon de jardin dans le même style. ⇒ belvédère, gloriette. — Kiosque à musique : abri circulaire destiné à recevoir les musiciens d'un concert public en plein air. Kiosque municipal.2 ♦ Kiosque (à journaux) : édicule où l'on vend des journaux. ⇒région. aubette. — Édicule analogue où l'on vend des fleurs, etc.♢ Système de vente de services par téléphone ou par minitel. Kiosque téléphonique, télématique. — (1984; n. déposé) Service de messageries par minitel.3 ♦ Abri vitré sur le pont d'un navire. Kiosque de timonerie. — Superstructure du sous-marin dont la partie supérieure sert de passerelle.Synonymes :- édiculekiosquen. m.d1./d Pavillon ouvert, dans un jardin. Kiosque à musique.d2./d Petit pavillon conçu pour la vente des journaux, du pain, etc., sur la voie publique.d4./d MAR Superstructure d'un sous-marin qui sert de passerelle pour la navigation en surface.⇒KIOSQUE, subst. masc.A. — 1. Au Moyen-Orient, petit pavillon de jardin ouvert de tous côtés, coiffé d'un dôme. La voûte [de la pyramide] (...) prend la forme de la coupole ou du kiosque soutenu par des piliers frêles (FAURE, Hist. art, 1912, p. 172) :• Près de chaque bassin s'élevait un kiosque formé de colonnettes supportant un toit léger et entouré d'un balcon à claire-voie, où l'on pouvait jouir de la vue des eaux et respirer la fraîcheur du matin et du soir, à demi couché sur des sièges rustiques de bois et de jonc.GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 242.2. Petit pavillon de style oriental, de base circulaire ou polygonale, limité sur le pourtour par une balustrade surmontée ou non d'une surface vitrée, servant de lieu de repos dans les jardins et les parcs. La joyeuse compagnie alla prendre le café dans un petit kiosque en bois, copié sur l'un de ceux du Bosphore (BALZAC, Curé vill., 1839, p. 246).♦ Kiosque à musique. Pavillon à base circulaire établi dans un jardin public, sur une place, et qui est destiné à abriter les musiciens lors d'un concert en plein air. Rivière revit encore en songe les foules des petites villes, qui tournent le soir autour de leur kiosque à musique (SAINT-EXUP., Vol nuit, 1931, p. 121).B. — P. anal.1. Abri édifié sur la voie publique ou dans certains lieux publics (gares p. ex.) où sont vendus des journaux, des fleurs, des confiseries. Synon. aubette (région.). Kiosque à journaux. Il y avait (...) un kiosque de bouquetière plein de roses (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 330). Les éventaires de journaux se trouvent quelquefois dans des kiosques spéciaux, dans la rue et dans les gares (Civilis. écr. 1939, p. 3411). Elle avait la fâcheuse habitude de vous gâter (...) en vous achetant toujours de ces confiseries malpropres qui vous faisaient si grande envie à l'éventaire des kiosques (BUTOR, Passage Milan, 1954, p. 57).2. a) SPECTACLES FORAINS. Partie centrale du chapiteau (dans les montages à mât unique). Synon. corniche. Les forains la nommaient [une petite tente ronde] le parapluie : partant du mât unique, fiché au sol, une armature en bois formant kiosque soutenait la toile. Le terme kiosque s'applique encore à la partie centrale du chapiteau moderne (BAUDEZ, Le Cirque et son langage ds Vie Lang., 1962, p. 2).b) MARINE— ,,Abri vitré installé sur le pont d'un bâtiment pour protéger le personnel et les appareils du vent et des embruns. Kiosque de la barre, de la timonerie`` (GRUSS 1952).— ,,Superstructure du sous-marin, situé au-dessus du poste central de la manœuvre, dont la partie supérieure sert de passerelle pendant la marche en surface`` (GRUSS 1952). Le plateau du kiosque s'appelle « baignoire » soit à cause de sa forme, soit parce qu'on y est mouillé dès qu'il y a un peu de mer (LE CLÈRE 1960).REM. Kiosquaire, subst. Personne qui tient un kiosque à journaux. Les marchands et kiosquaires parisiens ont repris la vente des quotidiens (Le Monde, 28 mai 1968 ds ROB. Suppl. 1970).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) 1608 chiosque « pavillon » (P.-V. PALMA CAYET, Chronologie novenaire, p. 347 cité par R. ARVEILLER ds Mél. Dauzat (A.), p. 27); 1654 kiosque (DU LOIR, Voyages, p. 271 ds Z. rom. Philol. t. 58, p. 400); b) 1867 spéc. mus. (TAINE, Notes Paris, p. 39 : un kiosque [...] avec des musiciens); 1885 kiosque de la musique (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, En wagon, p. 58); 2. 1848 kiosque de journaux (M.P. BOYE, c.r. : J. LESCLIDE, Journ. intime in L'Age nouveau, n° 30, 17 et 20 ds QUEM. DDL t. 13 [ici, p. méton. « ensemble de journaux garnissant un kiosque »]); 3. a) 1902 mar. « abri sur le pont d'un bateau » (Nouv. lar. ill.); b) 1952 « superstructure d'un sous-marin » (GRUSS). Empr., par l'intermédiaire de l'ital. chiosco (1594 d'apr. M. CORTELAZZO et P. ZOLLI, Dizionario etimologico della lingua italiana), au turc
(avec k- initial palatal;
= [
]) « kiosque, pavillon », et celui-ci au persan
« palais » (DEVIC; DOZY t. 2, p. 472; LAMMENS, pp. 143-144; FEW t. 19, pp. 103 et 213; KLEIN Etymol.). Fréq. abs. littér. : 303. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 398, b) 365; XXe s. : a) 530, b) 433. Bbg. Archit. 1972, p. 180. - BOULAN 1934, p. 187. - WEIL (A.). En marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t. 45, pp. 25-26.
kiosque [kjɔsk] n. m.ÉTYM. 1654; chiosque, 1608, Arveiller; ital. chiosco (XVIe), du turc kieuchk (köşk) « pavillon de jardin », du persan kūšh « palais ».❖1 Pavillon de jardin ouvert de tous côtés, en Turquie et au Moyen-Orient. || Médine et ses kiosques brillants (→ Aiguille, cit. 17). — Par ext. Pavillon de jardin dans le même style. ⇒ Belvédère, gloriette.0.1 Un kiosque public, bâti sous ces arbres, offre sa terrasse embaumée aux promeneurs; on y vient fumer et prendre le café pour respirer la fraîcheur du lit du fleuve.Lamartine, Voyage en Orient, 13 avr. 1833.1 Près de chaque bassin s'élevait un kiosque formé de colonnettes supportant un toit léger et entouré d'un balcon à claire-voie, où l'on pouvait jouir de la vue des eaux et respirer la fraîcheur du matin et du soir, à demi couché sur des sièges rustiques de bois et de jonc.Th. Gautier, le Roman de la momie, V.2 (…) on l'aimait, ce jardin (…) parce qu'il avait (…) un jet d'eau dans un bassin de marbre à la mode ancienne, et un petit kiosque tout déjeté par le temps (…)Loti, les Désenchantées, I, II.♦ (1893, kiosque de la musique). || Kiosque à musique, kiosque : abri circulaire du même genre, dans un jardin public, sur une place, destiné à recevoir les musiciens d'un concert public en plein air. || Société d'harmonie qui donne un concert au kiosque municipal.3 En haut de ce plateau, non loin du rebord septentrional, se déploie la place des Fêtes, avec ses rangées d'arbres, ses gazons, son kiosque à musique, et son entourage de vieilles maisons basses.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, I, p. 7.4 (Le) kiosque à musique dont on apercevait de loin le toit de tôle rouge et les minces colonnes. Tout autour de cet édifice qui semblait vouloir imiter l'architecture chinoise, on avait disposé des chaises pliantes (…)J. Green, Adrienne Mesurat, I, XI.2 a (1848, kiosque de journaux, in D. D. L.). || Kiosque à journaux, kiosque : édicule établi sur les voies, dans les lieux publics, et où l'on vend des journaux, des revues, des livres. ⇒ Aubette (régional). || Les kiosques à journaux avaient primitivement la forme d'un petit kiosque de jardin. || Kiosque à journaux sur un boulevard, dans une gare. ⇒ Bibliothèque. || Journaux, illustrés (cit. 9) qui tapissent la façade d'un kiosque (→ Arborer, cit. 7). || Tenancier d'un kiosque. ⇒ Kiosquaire, kiosquier, kiosquiste.5 Il vit un kiosque à journaux et s'en approcha : « Paris-Midi, s'il vous plaît. »Sartre, l'Âge de raison, VIII.♦ Édicule analogue où l'on vend divers objets, des fleurs.b Anal. de fonction. Système de vente de services par téléphone ou par minitel. || Kiosque téléphonique, télématique. — Le kiosque (1984) : service de messageries par minitel.3 (1902). Mar. Abri vitré sur le pont d'un bâtiment pour protéger le personnel et les appareils de navigation. || Kiosque de timonerie. — (Mil. XXe). Superstructure du sous-marin dont la partie supérieure, ou baignoire, sert de passerelle pendant la marche en surface.4 Techn. Partie centrale du chapiteau d'un cirque à mât unique. — Syn. : corniche (in Vie et Langage, 1962).❖DÉR. Kiosquaire, kiosquier, kiosquiste.
Encyclopédie Universelle. 2012.